Cartes de paiement crypto : le comparatif 2025

Cartes de paiement crypto : le comparatif 2025

Historiquement réservées aux plateformes d'échange, les cartes de paiement crypto connaissent une nouvelle jeunesse, portées par des solutions innovantes comme la possibilité de les lier à des wallets non-custodial. En parallèle, des start-up comme Deblock misent sur la conformité et la simplicité d'usage. Tour d'horizon des meilleures offres selon votre profil.

Le secteur des cartes de paiement crypto connaît une véritable renaissance en 2024. Après les pionniers — Coinbase, Binance et Cryptocom — qui ont défriché le terrain ces dernières années, une nouvelle vague d'innovateurs vient bousculer les codes établis.

“Si les cartes se sont autant développées, c’est parce qu’elle constitue un excellent produit d’appel pour les plateformes, qui peuvent également en tirer de nouveaux revenus”, confie un spécialiste du secteur.

En tête de peloton, Gnosis Pay s'impose comme précurseur avec sa carte Visa non-custodial, lancée dès l'été 2023. Dans son sillage, le géant Etherfi, gérant 10 milliards de dollars d'actifs, s'apprête à faire son entrée sur le marché. En parallèle, des acteurs centralisés comme Deblock tracent leur propre voie dans cet écosystème en pleine effervescence.

La révolution ne fait que commencer : certains poids lourds du Web3 — Metamask et Argent en tête — préparent leur offensive avec des solutions de paiement innovantes. Ces nouveaux services pourraient marquer un tournant décisif dans l'adoption grand public des cryptomonnaies.

Gnosis Pay, la solution on-chain opérationnelle

Filiale de l'écosystème Safe, Gnosis Pay bouleverse le marché des paiements crypto avec sa solution innovante. Depuis Gibraltar, cette start-up ambitieuse déploie une stratégie audacieuse qui pourrait bien redéfinir les standards du secteur.

L'été 2023 marque un tournant avec le lancement de sa carte Visa, proposée pour un montant unique de 30 euros - une barrière d'entrée que les utilisateurs peuvent facilement contourner grâce à un système de parrainage bien pensé.

Au cœur de cette innovation se trouve le smart wallet Safe, véritable pierre angulaire du système. Cette technologie de pointe se distingue des portefeuilles traditionnels par son approche non-custodial, offrant aux utilisateurs un contrôle total sur leurs actifs via un smart contract programmable. Les possibilités sont vastes : de la personnalisation des règles de gouvernance à la gestion fine des limites de dépenses.

Si la courbe d'apprentissage peut sembler raide pour les néophytes, Gnosis Pay compense cette complexité par une innovation majeure : l'intégration d'un IBAN, fruit d'un partenariat stratégique avec Monerium. Cette fintech finlandaise, l'une des rares à détenir l'agrément MiCA pour l'émission de stablecoins euros, apporte une légitimité réglementaire précieuse au projet.

Les transactions s'effectuent exclusivement en stablecoins sur la blockchain Gnosis, avec des frais quasi-nuls en xDAI. Le programme de récompenses se révèle particulièrement attractif : jusqu'à 4% de cashback pour les détenteurs de 100 GNO, avec un bonus supplémentaire de 1% pour les early adopters dotés d'un "NFT OG".

"L'intégration Apple Pay est notre prochaine étape", révèle Martin Köppelmann à The Big Whale, évoquant également le développement d'une solution en dollars.

L'écosystème s'enrichit encore avec l'intégration de Zeal Wallet, une innovation permettant aux utilisateurs de générer des rendements attractifs de 8% à 10% via le token sDAI, adossé au protocole Sky (anciennement MakerDAO).

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L'automatisation pousse le concept encore plus loin : les utilisateurs peuvent configurer leur compte pour maintenir en permanence un niveau optimal de liquidités rémunérées, marquant une nouvelle étape dans la fusion entre finance traditionnelle et décentralisée.

Deblock, la référence en termes de conformité

Deblock, start-up franco-britannique fondée par des anciens de Revolut, fait son entrée sur le marché des paiements crypto avec une solution innovante. Dévoilée en avril dernier, sa carte Visa s'appuie sur une technologie de pointe : le MPC (Multi-Party Computation), permettant de sécuriser les fonds sans recourir à la traditionnelle phrase de récupération.

L'offre se décline en trois formules : une version gratuite, un abonnement Premium à 14,99 € mensuels, et une formule exclusive réservée aux détenteurs de NFT Deblock. Si le service impose des frais de conversion crypto/euro (1,5 % en Premium, 3 % en standard) et un cashback plafonné à 1 %, il se démarque par sa flexibilité avec la génération de cartes virtuelles et une compatibilité Google Pay et Apple Pay.

Fort d'une levée de fonds totale de 27 millions d'euros, dont 16 millions récoltés en décembre, Deblock affiche des ambitions internationales. La fintech prépare l'intégration de réseaux layer 2 et le lancement de comptes multi-devises, marquant ainsi sa volonté d'expansion au-delà de la zone euro.

Sur le plan réglementaire, Deblock fait figure de pionnier. La fintech a décroché en novembre dernier le précieux agrément PSAN (prestataire de services sur actifs numériques), devenant ainsi la deuxième entreprise seulement à obtenir ce sésame, après Société Générale-Forge. Un atout majeur alors que cet agrément deviendra obligatoire dans le cadre de MiCA dès juillet 2026.

Cette avance réglementaire est d'autant plus significative que peu d'acteurs du secteur semblent aujourd'hui en mesure d'obtenir cette certification exigeante. Concrètement, l'agrément PSAN permet à Deblock de proposer une offre complète : un wallet non-custodial couplé à un compte courant avec IBAN, facilitant considérablement les conversions crypto-euros.

La start-up ne s'arrête pas là : elle dispose également d'une licence EME (Établissement de Monnaie Électronique) en France, valable dans toute l'Union européenne. "Cette double certification offre à Deblock une autonomie unique sur le marché", confie une source dans le secteur des paiements traditionnels. "À l'inverse, leurs concurrents non agréés restent largement tributaires de partenaires externes pour opérer."

Cryptocom, l’acteur historique

Depuis l'arrêt de la carte Binance en Europe en 2023, le paysage des cartes crypto s'est reconfiguré autour de trois acteurs majeurs : Coinbase, Cryptocom et Bitpanda. Si Coinbase peine à séduire le marché européen avec une offre limitée - contrairement à ses services américains plus attractifs, notamment via du cashback - c'est Cryptocom qui tire son épingle du jeu avec une proposition particulièrement étoffée.

L'exchange singapourien déploie une stratégie de fidélisation ambitieuse, articulée autour de six paliers indexés sur le stake de CRO, son token natif. L'entrée de gamme "Ruby Steel" requiert un dépôt de 400 dollars en CRO pour un cashback de 1% (plafonné à 25 dollars mensuels), tandis que le statut "Prime" exige un engagement conséquent de 900.000 dollars bloqués pendant au moins six mois.

Les avantages s'étendent bien au-delà du simple cashback : abonnements Spotify, accès VIP aux lounges d'aéroports, invitations aux événements sportifs prestigieux comme la F1... La plateforme joue la carte du lifestyle premium, avec des plafonds de dépenses généreux fixés à 25.000 euros quotidiens. Seul bémol : des frais annexes non négligeables, notamment 50 euros à la clôture du compte ou une pénalité mensuelle de 5 euros en cas d'inactivité.

Les cartes attendues : EtherFi, Bleap, Metamask, Argent, etc.

L'année 2025 s'annonce particulièrement riche en nouveautés sur le marché des cartes crypto, avec plusieurs lancements très attendus.

Dans cette nouvelle vague, deux acteurs majeurs du Web3 se distinguent : Metamask et Argent. Ces références des wallets crypto préparent leur entrée sur le marché des paiements avec des cartes Mastercard innovantes. Leur proposition de valeur ? Une approche non-custodial, permettant aux utilisateurs de garder la main sur leurs actifs numériques.

Du côté de MetaMask, un partenariat stratégique a été noué avec Baanx, une fintech britannique. Cette collaboration prévoit notamment un programme de cashback en BXX, le token natif de Baanx. Les transactions seront traitées via Linea, le réseau layer 2 développé par ConsenSys. Les utilisateurs pourront effectuer leurs achats en utilisant différents stablecoins (USDC, USDT) ainsi que le WETH, un dérivé des ethers stakés sur Lido.

Pour Argent, il sera bientôt possible de dépenser des USDC sans frais directement depuis son wallet non-custodial au sein de l’écosystème Starknet (un L2 Ethereum).

EtherFi, les ambitions d’une banque on-chain

Avec près de 10 milliards de dollars d'actifs sous gestion, Etherfi s'impose comme l'un des acteurs majeurs du restaking en 2024. La plateforme, qui aspire à devenir une véritable banque décentralisée sur Ethereum, s'apprête à franchir une nouvelle étape avec le lancement d'une carte de paiement Visa.

Le mécanisme, sophistiqué mais innovant, permettra aux utilisateurs de conserver leurs ETH stakés tout en accédant à des liquidités. Le principe ? Les détenteurs pourront utiliser leurs weETH comme collatéral sur un marché dédié d'Aave pour emprunter différents stablecoins (Frax, USDC, PYUSD), moyennant un taux d'intérêt d'environ 5%.

"Cette solution permet à nos utilisateurs de maintenir leur exposition aux ETH stakés et leurs rendements associés", souligne Mike Silagadze, PDG d'Etherfi.

La carte sera déclinée en quatre versions, avec des frais d'accès échelonnés de 0,01 à 10 ETH : Pepe, Wojack, Chad et Whale. Chaque niveau débloquera des avantages spécifiques, notamment un cashback pouvant atteindre 4% et des invitations à des événements exclusifs.

Le programme entre dans sa phase de test ce 20 décembre, avec une première vague limitée à 500 utilisateurs, avant un déploiement plus large prévu d'ici la fin de l'année.

Bleap, lancé par des anciens de Revolut

Fondée par deux anciens de Revolut, Joao Alves et Guilherme Gomes, la fintech Bleap vient de boucler une levée de fonds de 2,3 millions de dollars. Son objectif ? Développer un compte bancaire nouvelle génération directement sur la blockchain.

La start-up mise sur la technologie MPC (Multi-Party Computation) pour simplifier l'expérience utilisateur, évitant ainsi la complexité habituelle des phrases de récupération. Les comptes sont automatiquement déployés sur Arbitrum, un réseau de seconde couche d'Ethereum, même si pour l'heure, aucune extension vers d'autres blockchains n'est prévue.

L'innovation majeure de Bleap réside dans son partenariat avec Visa et sa compatibilité étendue avec les stablecoins. En plus des classiques USDC et USDT, la carte acceptera les stablecoins décentralisés du protocole Angle : EURA pour l'euro et USDA pour le dollar. Pour le moment, les dépenses par carte sont sans frais, ce qui fait de cette offre une solution particulièrement attractive.

Actuellement en phase de test auprès d'un groupe restreint d'utilisateurs européens, Bleap prévoit un lancement commercial au premier trimestre 2025.

Attention à bien déclarer chaque opération au fisc !

L'un des obstacles majeurs à l'adoption des cartes crypto reste la fiscalité. En effet, chaque paiement est considéré comme une vente de cryptomonnaies en monnaie légale, générant une plus ou moins-value qui doit être déclarée à l'administration fiscale.

Les plus-values sont soumises à un taux d'imposition de 30 %, ce qui peut s'avérer contraignant pour une utilisation régulière de la carte.

"Actuellement, le régime fiscal français appliqué aux cryptos n'a pas été conçu dans une logique de paiement", explique Pierre Morizot, PDG de Waltio, un assistant spécialisé dans la déclaration fiscale des cryptos. Autant d’arguments qui limitent leur utilisation, même si de nombreux utilisateurs de ces cartes choisissent de prendre le risque de ne pas déclarer leurs opérations.

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