Le business caché des airdrops : entre mirage et réalité

Entre engouement spéculatif et risques cachés, les airdrops crypto attirent autant qu’ils inquiètent. Décryptage d’un phénomène complexe qui a redistribué 41 milliards de dollars en quatre ans.
Depuis quelques années, les airdrops se sont imposés comme une pratique incontournable de l’écosystème crypto. Rien qu’en 2024, selon la plateforme Dropstab, près de 15 milliards de dollars en tokens ont ainsi été distribués, évalués aux prix du lancement, et non à leur valeur maximale historique (ATH).
Depuis 2020, ces distributions gratuites attirent à la fois les investisseurs particuliers, séduits par la promesse de gains parfois spectaculaires, et les porteurs de projets ou fonds d’investissement (VC), en quête de visibilité et de liquidité sur leurs protocoles. Selon des données compilées par CoinGecko, environ 41 milliards de dollars auraient ainsi été distribués entre 2020 et 2024.
Pourquoi les projets crypto utilisent-ils des airdrops ?
La stratégie des airdrops poursuit deux objectifs principaux : gagner en notoriété et accélérer l’adoption des protocoles. En distribuant gratuitement leurs tokens, les projets créent rapidement un engouement auprès de la communauté crypto, notamment sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Discord. Cette approche génère un buzz immédiat, attire l’attention des médias, et facilite l’acquisition de nouveaux utilisateurs tout en limitant les dépenses marketing traditionnelles.
Les airdrops permettent également de créer une communauté engagée, capable de fournir des retours constructifs et de participer activement aux décisions du protocole. En suscitant l’intérêt par la promesse de récompenses, cette méthode augmente la liquidité et les volumes de transactions sur les plateformes concernées, contribuant ainsi à leur développement rapide. L’effet FOMO (« Fear of missing out ») joue ici un rôle important, incitant un grand nombre d’utilisateurs à rejoindre l’écosystème afin d’être éligibles à ces récompenses, ce qui dynamise temporairement l’activité on-chain.
Si certains airdrops, tels ceux d’Uniswap, Optimism, Arbitrum ou Hyperliquid, ont connu un succès retentissant, c’est parce qu’ils ont su transformer cette exposition initiale en adoption durable. Mais cette stratégie ne va pas sans risques : les chasseurs d’airdrops (« airdrop hunters ») revendent souvent immédiatement leurs tokens, provoquant une volatilité importante susceptible de fragiliser un projet naissant. Pour être vraiment efficace, un airdrop ne doit donc pas se limiter à une simple distribution gratuite de tokens. Il doit s’inscrire dans une démarche réfléchie visant un engagement à long terme, afin de constituer une base d’utilisateurs solide et fidèle.
Un particulier a-t-il toujours intérêt à farmer les airdrops ?
À première vue, les airdrops apparaissent comme une opportunité gratuite de s’enrichir. Pourtant, cette pratique comporte son lot de coûts cachés et de risques souvent ignorés par les utilisateurs.
Des coûts réels mais souvent ignorés
Participer à un airdrop implique souvent des frais non négligeables, notamment les coûts liés au gaz sur Ethereum. Ces frais augmentent rapidement lorsque l’airdrop nécessite plusieurs interactions, que ce soit avec des smart contracts, des bridges, ou via le dépôt de liquidités sur des protocoles. À cela s’ajoute un autre coût majeur : le temps investi. Identifier les bonnes opportunités et suivre méticuleusement les conditions d’éligibilité peut représenter un coût d’opportunité significatif, parfois disproportionné par rapport aux récompenses espérées.
Des risques sous-estimés
Les utilisateurs font aussi face à des dangers bien réels. Les scams prolifèrent, incitant parfois à connecter son wallet à des plateformes frauduleuses ou à tomber dans des pièges de phishing via des clones de sites officiels. Par ailleurs, certains projets fixent des conditions d’éligibilité volontairement opaques. Il existe aussi un risque fiscal important : dans plusieurs pays, les tokens reçus lors d’un airdrop sont imposables dès leur réception, même si leur valeur s’effondre par la suite. Enfin, certaines blockchains peu matures exposent les utilisateurs à des smart contracts mal audités, voire à des projets abandonnés après distribution.
En somme, les airdrops, bien que séduisants sur le papier, exigent vigilance, gestion rigoureuse des coûts, et une prise en compte sérieuse des risques pour éviter toute désillusion financière.
Comment identifier un airdrop prometteur ?
Pour maximiser ses chances de gains, il est essentiel d’évaluer soigneusement un airdrop avant de s’y engager. Plusieurs critères permettent ainsi d’anticiper sa probabilité et sa valeur potentielle.
Des plateformes spécialisées, telles que CryptoRank, offrent des données précieuses comme les levées de fonds récentes, la réputation des investisseurs ou encore la position du projet face à ses concurrents. Généralement, un projet soutenu par des fonds réputés bénéficie d’une crédibilité accrue, même si cela ne garantit pas toujours une répartition équitable des tokens.
La qualité de l’équipe fondatrice constitue également un critère déterminant. Des fondateurs clairement identifiés et expérimentés apportent plus de confiance que les équipes anonymes. L’activité sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, Discord ou Telegram, permet aussi d’évaluer l’engagement de la communauté et de détecter d’éventuels signaux d’alerte : promotions agressives, promesses irréalistes ou absence d’échanges constructifs sont autant d’indices à prendre en compte.
Enfin, consulter le whitepaper et comprendre précisément le modèle économique et la roadmap d’un projet est crucial. Un token disposant d’une réelle utilité et d’une stratégie claire aura davantage de chances de maintenir sa valeur après distribution. En combinant ces différents éléments, il devient possible d’identifier efficacement les airdrops les plus prometteurs et d’éviter ceux présentant un risque excessif.
Quels utilisateurs profitent réellement des airdrops ?
Lors des premiers grands airdrops, comme celui d’Uniswap en septembre 2020, la simplicité était au rendez-vous : chaque utilisateur ayant réalisé au moins un swap avant une date précise recevait automatiquement 400 tokens UNI. Cette distribution équitable, qui récompensait sans distinction tous les utilisateurs précoces, a marqué un tournant dans l’histoire de la DeFi et popularisé massivement les airdrops.
Mais l’engouement croissant pour ces distributions a entraîné une multiplication des comportements opportunistes, poussant les projets à durcir leurs critères d’éligibilité. Désormais, les airdrops ressemblent parfois davantage à des programmes de fidélité ou à du liquidity mining déguisé, avec des systèmes complexes de points et des campagnes exigeant des interactions répétées sur une longue période.
Cette évolution rend les airdrops plus sélectifs, pénalisant souvent les petits portefeuilles et les utilisateurs précoces, au profit des whales capables de mobiliser des capitaux considérables. Un exemple marquant s’est produit en mars 2024, lorsque Justin Sun a déposé près de 480 millions de dollars en ETH sur le protocole Ether.fi quelques jours avant son airdrop, captant ainsi une part importante des récompenses prévues à destination des utilisateurs fidèles ou à plus petits budgets.
Ainsi, même si les airdrops continuent d’attirer les particuliers, les grands gagnants sont désormais souvent ceux qui disposent de ressources importantes ou ceux capables d’anticiper précisément les critères d’éligibilité.
>> EtherFi (ETHFI) : Analyse du leader du restaking liquide
>> EigenLayer (EIGEN) : Analyse du champion du restaking
Les airdrops ont-ils atteint leurs limites ? Le cas emblématique de Scroll
L’airdrop, technique largement employée dans l’écosystème crypto pour attirer et fidéliser des utilisateurs, montre aujourd’hui clairement ses limites. Scroll en est devenu l’exemple parfait. En multipliant les saisons d’airdrop pour retenir ses utilisateurs, le projet s’est exposé à une série d’erreurs stratégiques qui ont finalement découragé sa communauté.
Avant son premier airdrop, la blockchain Scroll affichait une forte hausse de sa Total Value Locked (TVL), un indicateur clé d’intérêt. Mais cette dynamique positive s’est brutalement inversée dès la première distribution de tokens. Plusieurs facteurs expliquent cette chute rapide.
Une exécution maladroite : Scroll a essayé de suivre la tendance des systèmes à points, en introduisant notamment des badges et des « canvas », concepts peu clairs pour la majorité des utilisateurs. Résultat : un manque de transparence flagrant, qui a conduit certains utilisateurs à payer plus en frais de transaction qu’ils n’ont finalement reçu en récompenses.
Une négligence envers les premiers utilisateurs : ceux qui avaient supporté des frais de transaction élevés avant la mise à jour « Ethereum Dencun » n’ont pas été équitablement récompensés. Cette injustice ressentie a nourri un sentiment de frustration et d’abandon parmi ces utilisateurs historiques.
Une répartition contestée des tokens : si Scroll a bien distribué 5,5 % de son offre totale à ses utilisateurs, elle en a également réservé 5,5 % au Binance Launchpool. Cela a permis à certains gros détenteurs de Binance ou de tokens BNB de recevoir autant, voire plus de récompenses que les véritables utilisateurs de la plateforme Scroll. Cette décision a été largement perçue comme un cadeau fait à Binance au détriment de la communauté active.
La question de la décentralisation s’est aussi posée : le système de points « Marks » adopté par Scroll s’est révélé particulièrement concentré. Les 10 plus gros détenteurs auraient accumulé à eux seuls 10 % des points, tandis que les 100 premiers en détenaient environ 30 %, une situation contraire aux principes fondamentaux de décentralisation attendus par la communauté crypto.
Le résultat ne s’est pas fait attendre : la TVL a chuté drastiquement, tout comme les volumes d’échange. Un contexte de marché difficile a encore accentué ce phénomène.
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Scroll a certes annoncé une deuxième saison d’airdrop avec un nouveau système de points, mais l’enthousiasme initial est désormais absent. La confiance des utilisateurs a été sérieusement entamée.
Aujourd’hui, Scroll illustre parfaitement ce qu’il ne faut pas faire : privilégier des intérêts externes, négliger sa propre communauté et mal exécuter sa stratégie d’airdrop.
Les VC accusés de dénaturer l’esprit des airdrops : l’exemple de Celestia (TIA)
Les fonds de capital-risque (VC), acteurs incontournables du financement des projets crypto, sont désormais pointés du doigt en raison de leur rôle controversé dans les stratégies d’airdrop. Le cas récent du token Celestia (TIA) illustre bien ces tensions.
Malgré l’engouement initial suscité par TIA grâce à un airdrop largement médiatisé, le projet a récemment été critiqué pour avoir permis à ses investisseurs VC de staker leurs tokens verrouillés et de vendre immédiatement les récompenses générées. Cette pratique a créé une pression vendeuse notable sur le prix du token.
Ainsi, Polychain, un fonds bien connu, aurait investi environ 20 millions de dollars lors d’une levée de fonds série A, et aurait récupéré près de 82 millions de dollars en TIA uniquement grâce au staking, sans avoir débloqué un seul token. Selon la documentation officielle de Celestia, tous les tokens verrouillés étaient effectivement éligibles au staking, avec des récompenses immédiatement disponibles à la vente.
Cette situation a suscité une vague d’indignation au sein de la communauté crypto, notamment sur X (anciennement Twitter), où plusieurs utilisateurs dénoncent la manière dont ces fonds institutionnels profitent indirectement des airdrops. Les investisseurs particuliers y voient une injustice flagrante, accusant les VC de peser négativement sur la stabilité des prix.
Ce contexte alimente un débat plus large sur le rôle des VC dans les tokenomics des projets crypto. Alors que les airdrops étaient censés récompenser les utilisateurs précoces et engagés, l’implication massive des fonds institutionnels semble aujourd’hui diluer cet esprit originel, provoquant un profond mécontentement communautaire.
Le standard Hyperliquid : une nouvelle référence pour l’écosystème crypto
L’airdrop du token HYPE n’est pas simplement entré dans l’histoire en devenant le plus important jamais réalisé en termes de valeur à son sommet (ATH). Il marque surtout un tournant dans la manière de distribuer des tokens : plus de 70 % des jetons HYPE ont été réservés directement à la communauté, sans passer par des exchanges centralisés ni par des fonds de capital-risque. Résultat : une confiance accrue des utilisateurs et une demande spectaculaire, faisant passer son cours de 4 à 34 dollars en moins d’un mois.
Plusieurs facteurs expliquent ce succès inédit.
Un produit robuste et fonctionnel
Si cela semble évident, de nombreux projets crypto le négligent encore : un produit performant, intuitif et stable est indispensable pour attirer et fidéliser une base solide d’utilisateurs. Hyperliquid a su livrer une plateforme fluide et sans bug majeur, répondant pleinement aux attentes de sa communauté.
Un système de points clair et pertinent
Là où beaucoup de projets improvisent des systèmes à points sans réelle utilité, Hyperliquid en a fait la pierre angulaire de sa stratégie. Le système était clair, structuré autour de saisons distinctes :
- Alpha fermé
- Première saison publique
- Deuxième saison publique
Deux saisons intermédiaires, nommées « 1.5 » et « 2.5 », ont permis de récompenser une utilisation authentique plutôt que la simple chasse aux points. Des règles transparentes, un plafond clair et des échéances précises annoncées à l’avance ont fait toute la différence.
Une répartition équitable des tokens
Contrairement à des projets comme Scroll (15 % distribués à la communauté), Eigenlayer (15 % en « stakedrop ») ou encore Etherfi (environ 15 %), Hyperliquid a réservé 70 % de son offre totale de jetons à ses utilisateurs. Cette générosité contraste fortement avec les pratiques habituelles du secteur.
La reconnaissance des early adopters
Hyperliquid s’est démarqué en récompensant généreusement ses premiers utilisateurs, même ceux ayant investi de petits montants. Ce geste a renforcé le sentiment d’appartenance et la fidélité au projet.
Absence volontaire de listing sur les CEX
Si autrefois obtenir un listing sur une plateforme centralisée de premier plan comme Binance représentait un gage de succès, la réalité de 2024 nuance largement cette perception. Selon une analyse récente de PAnews, plusieurs projets tels que Manta, Eigen, Etherfi, Scroll, REZ (Renzo), ENA ou AEVO se négocient désormais sous leur prix initial de listing. Hyperliquid a donc choisi sciemment de contourner les exchanges centralisés lors de son lancement, une stratégie qui semble avoir payé.
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Une dynamique maintenue sur le long terme
Souvent, les projets crypto voient leur activité et leur TVL s’effondrer après un airdrop massif. Ce n’est pas le cas d’Hyperliquid. Les données de Dune Analytics indiquent que les dépôts en USDC et le volume d’échanges sur la plateforme ont continué à croître après l’airdrop, signe d’un réel usage et d’une confiance durable de la communauté.
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Il est également intéressant de noter que seulement 31 % des tokens ont été distribués jusqu’à présent. La perspective d’une prochaine distribution pourrait maintenir, voire renforcer, cette dynamique dans les mois à venir. Mais il serait réducteur d’attribuer exclusivement à cette attente la hausse observée de l’activité : Hyperliquid a véritablement créé un modèle capable de fidéliser ses utilisateurs sur le long terme.
Hyperliquid a-t-il créé le modèle parfait ?
La stratégie d’airdrop adoptée par Hyperliquid attire l’attention, mais reste complexe à reproduire pour d’autres projets. En effet, peu disposent d’une technologie comparable à celle de ce DEX perps (plateforme décentralisée dédiée aux produits dérivés), capable de lister son propre token sans dépendre de plateformes centralisées. Par ailleurs, la plupart des projets blockchain demeurent tributaires du financement des fonds d’investissement pour assurer leur démarrage.
Imiter parfaitement l’approche d’Hyperliquid paraît donc compliqué, car chaque initiative présente ses propres spécificités et contraintes. Toutefois, s’inspirer des éléments clés qui ont contribué au succès d’Hyperliquid reste pertinent, notamment l’accent mis sur la communauté et une prise de risques mesurée mais audacieuse. Un modèle qui a fait ses preuves, mais qui n’est pas à la portée de tous.
>> Hyperliquid : les critiques de centralisation sont-elles justifiées ?
Conclusion
Un airdrop réussi valorise un engagement authentique, garantit une distribution équitable, encourage l’utilisation concrète du token et place la communauté au cœur de la démarche. Lorsqu’il est bien mené, il devient un levier puissant de croissance et de fidélisation à long terme.
Pourtant, le paysage des airdrops a beaucoup évolué. Là où auparavant être parmi les premiers utilisateurs suffisait pour obtenir une récompense, aujourd’hui les projets privilégient des mécanismes complexes avec des systèmes de points et des campagnes saisonnières, s’apparentant parfois à du « farming » déguisé. Ces pratiques, bien qu’intéressantes, compliquent la tâche des petits investisseurs. Il devient difficile, voire impossible, de savoir à l’avance si l’on sera réellement éligible, tandis que les protocoles les plus prometteurs se retrouvent rapidement saturés.
Ce phénomène profite surtout aux projets eux-mêmes. En mettant en place ces systèmes incitatifs, ils attirent rapidement des liquidités (TVL) et génèrent du volume, créant ainsi un cercle vertueux à leur avantage. Pour les utilisateurs individuels, mieux vaut envisager les airdrops comme un bonus éventuel plutôt qu’un objectif prioritaire, en évitant d’y investir des efforts disproportionnés.
La popularité croissante des airdrops a également renforcé un phénomène négatif : la multiplication des attaques Sybil. Initialement perçus comme des récompenses ponctuelles, les airdrops sont aujourd’hui considérés par beaucoup comme une réelle source de revenus potentiels. Ainsi, certains utilisateurs n’hésitent pas à créer plusieurs portefeuilles pour multiplier leurs gains potentiels lors des distributions.
Cette tendance est amplifiée par les récits très médiatisés d’airdrops lucratifs, certains utilisateurs ayant déjà empoché des sommes conséquentes. Face à cela, des communautés entières se sont organisées afin d’exploiter systématiquement ces opportunités, brouillant les frontières entre utilisateurs authentiques et fraudeurs Sybil. Pour les projets, contrer ces pratiques est devenu essentiel afin de préserver l’équité et la stabilité de leur token.
À titre d’exemple, en 2024, Layer Zero avait mis en place une stratégie proactive pour contrer les attaques Sybil lors de la distribution de son token ZRO. Le projet Linea a quant à lui annoncé fin janvier avoir supprimé près de 500 000 adresses en vue de son futur airdrop. Il pourrait également ne pas comptabiliser celles ayant moins de 1500 LXP (leur système de points), alors que de vrais utilisateurs se trouvent derrière.
Pour un investisseur individuel disposant d’un petit portefeuille, les critères d’éligibilité demeurent ainsi souvent flous, rendant la participation à ces opportunités de plus en plus compliquée.
Avant d’investir dans un produit, l’investisseur doit comprendre entièrement les risques et consulter ses propres conseillers juridiques, fiscaux, financiers et comptables.


