Réglementation des dérivés crypto : la cartographie mondiale

Les dérivés représentent désormais plus des trois quarts des volumes échangés en crypto, mais leur encadrement varie fortement selon les juridictions. Entre licences obtenues, acquisitions stratégiques et sanctions exemplaires, le secteur se structure à la croisée de la régulation financière et de l’innovation décentralisée.
Les produits dérivés occupent une place centrale dans l’écosystème crypto. Ils représentent aujourd’hui la majorité des volumes échangés (environ 76 % selon Kaiko), mais leur statut réglementaire reste mouvant. Chaque juridiction avance à son rythme, entre volonté d’encadrer l’innovation et nécessité de protéger les investisseurs.
Des plateformes comme Kraken, Coinbase, Gemini ou encore OKX ont choisi d’obtenir des licences pour légitimer leurs offres. D’autres, à l’image de dYdX ou des protocoles DeFi, explorent des voies plus expérimentales, souvent sous surveillance accrue des régulateurs. Entre sanctions exemplaires, demandes de licences et cadres juridiques encore en construction, la régulation des dérivés crypto révèle les tensions entre finance traditionnelle et finance décentralisée.
Cette analyse revient sur l’état des lieux, à travers les stratégies des principaux acteurs, les dispositifs nationaux et régionaux, et les cas emblématiques d’enforcement qui dessinent les contours du futur marché des dérivés numériques.
Les grandes plateformes régulées
Kraken : une stratégie multi-licences
Kraken a choisi d’étendre sa présence mondiale en s’appuyant sur une série d’acquisitions réglementaires. En février 2025, l’exchange a obtenu une licence MiFID en rachetant une société chypriote agréée par la CySEC. Ce statut lui permet d’offrir des produits dérivés crypto dans les 27 pays de l’Union européenne, sous un cadre harmonisé. Au Royaume-Uni, Kraken dispose également d’un Multilateral Trading Facility régulé par la FCA, réservé aux clients professionnels.
Aux États-Unis, l’entreprise a franchi une étape majeure en rachetant début 2025 NinjaTrader pour 1,5 milliard de dollars. Cet acteur du courtage disposait d’une licence de Futures Commission Merchant (FCM) enregistrée auprès de la CFTC. Grâce à cette opération, Kraken peut proposer des dérivés crypto régulés aux clients américains et intégrer son offre avec les marchés traditionnels. Le lancement de Kraken Derivatives US s’inscrit dans cette logique, donnant accès aux contrats crypto listés sur le CME et élargissant la gamme d’outils disponibles pour les investisseurs.
Coinbase : des Bermudes aux États-Unis
Coinbase a suivi un chemin parallèle, en combinant expansion internationale et consolidation sur le marché américain. En septembre 2023, sa filiale internationale a obtenu l’agrément de la Bermuda Monetary Authority (BMA) pour proposer des contrats perpétuels à des clients non américains, prolongeant une première licence obtenue quelques mois plus tôt pour une clientèle institutionnelle.
En juillet 2024, Coinbase a lancé aux États-Unis des contrats à terme régulés par la CFTC sur plusieurs actifs numériques, dont Avalanche, Polkadot et Chainlink. L’année suivante, en juillet 2025, Coinbase Financial Markets a franchi un cap en lançant des contrats perpétuels régulés sur le bitcoin et l’ether. Ces produits offrent jusqu’à 10x de levier, sans échéance mensuelle, avec des maturités pouvant atteindre cinq ans. Les frais de transaction démarrent à 0,02 % par contrat.
En parallèle, Coinbase a renforcé son positionnement mondial avec le rachat de Deribit, le leader du marché des options crypto. Cette acquisition élargit considérablement sa gamme de produits dérivés et lui permet de capter un segment stratégique dominé jusqu’ici par des acteurs offshore.
Coinbase a également racheté début 2025 une société d’investissement chypriote disposant de la licence MiFID II. Cela devrait lui permettre de lancer une offre destinée aux investisseurs européens.
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Bitstamp : une offre dérivés en préparation sous MiFID II
Fin octobre 2024, Bitstamp a obtenu sa licence MiFID II, ouvrant la voie au lancement d’une gamme de produits dérivés régulés en Europe. Contrairement à d’autres acteurs qui ont préféré racheter des sociétés déjà licenciées, la plateforme a choisi de déposer sa demande depuis la Slovénie, son pays d’origine. Le processus a duré environ dix-huit mois, un délai jugé rapide dans ce secteur. Bitstamp explique avoir préféré cette approche interne pour garder la maîtrise des coûts, des délais et du dossier, plutôt que de gérer des due diligences et des changements de contrôle liés à une acquisition.
L’offre dérivés, actuellement en cours de finalisation, sera intégrée à la plateforme existante mais également disponible en marque blanche pour les partenaires qui utilisent déjà la solution spot de Bitstamp. Ce module permettra ainsi d’ajouter des produits dérivés à une infrastructure déjà en place, renforçant la valeur de l’offre B2B.
Ces produits seront accessibles aux particuliers qualifiés, conformément au cadre MiFID. Les investisseurs individuels expérimentés pourront donc y accéder, tandis que les clients de détail non avertis en seront exclus. Une orientation que Bitstamp revendique comme responsable, avec la volonté de cibler un public capable de mesurer les risques liés à ces instruments.
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Gemini : une licence MiFID II pour accélérer en Europe
En mai 2025, Gemini a obtenu une licence d’Investment Firm délivrée par l’autorité maltaise des services financiers (MFSA), dans le cadre de MiFID II. Ce statut lui permet de proposer des produits dérivés régulés, notamment des contrats perpétuels, dans l’ensemble de l’Union européenne et de l’Espace économique européen. L’entreprise prépare actuellement le lancement de ces produits, qui cibleront aussi bien les investisseurs particuliers avancés que les institutionnels. Cette étape complète la licence MiCA déjà obtenue par Gemini pour ses services crypto en Europe. En parallèle, la plateforme a lancé des services de staking (Ethereum, Solana) accessibles sans montant minimum, ainsi qu’une offre baptisée Gemini Perpetuals.
One Trading : pionnier des contrats perpétuels régulés en Europe
Basée aux Pays-Bas, One Trading a obtenu le 29 juillet 2024 une licence d’Organised Trading Facility (OTF) délivrée par l’Autorité néerlandaise des marchés financiers (AFM). Ce statut fait de la plateforme un lieu de négociation régulé au titre de MiFID II, avec la particularité d’offrir des contrats perpétuels accessibles au grand public. One Trading revendique être la première à proposer ce type de produits en Europe et au Royaume-Uni, dans un cadre légal. Son offre comprend des contrats perpétuels cash-settled, disponibles 24h/24 et 7j/7, avec un système breveté de conservation et de règlement basé sur la technologie DLT. Les utilisateurs peuvent également déposer des crypto-actifs en collatéral.
OKX récemment régulé en Europe
OKX Europe a acquis une entreprise basée à Malte titulaire d’une licence MiFID II. Cette acquisition lui permet, une fois approuvée par l’autorité financière maltaise (MFSA), d’opérer légalement dans le cadre de cette directive. La licence MiFID II autorise OKX Europe à offrir des services financiers réglementés, y compris potentiellement des produits dérivés, à ses clients institutionnels dans les États membres de l’EEE. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large : OKX avait déjà obtenu, en janvier 2025, une licence sous le régime MiCA maltais, ce qui lui assure un pied légal pour proposer des produits crypto localisés au sein de l’UE.
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Bybit : une demande de licence MiFID II en Europe
Bybit a déposé une demande formelle de licence MiFID II dans le cadre de son expansion européenne. Une fois validée, cette autorisation lui permettra de proposer des produits dérivés régulés, notamment des contrats à terme et des options, dans l’ensemble de l’Espace économique européen. Cette démarche complète la licence MiCA dont la plateforme dispose déjà pour ses activités de trading au comptant. Elle reflète une volonté d’élargir son offre dans un cadre régulé et de s’implanter durablement sur les marchés financiers européens.
Cryptocom : extension de l’offre régulée
Le 21 mai 2025, Crypto.com a renforcé sa présence européenne en obtenant une licence MiFID grâce au rachat d’A.N. Allnew Investments Ltd, une société chypriote agréée par la CySEC. Cette autorisation lui permet de proposer une gamme élargie d’instruments financiers régulés, allant des titres traditionnels aux dérivés et CFD, dans toute l’EEE. Elle s’ajoute à la licence MiCA que l’exchange avait déjà décroché en janvier 2025. L’opération s’inscrit dans une stratégie d’expansion mêlant finance traditionnelle et actifs numériques, avec pour objectif de proposer des services régulés à un public éligible toujours plus large.
Laser Digital (Nomura) : des options régulées à Dubaï
Le 6 août 2025, Laser Digital, la filiale crypto de la banque Nomura, est devenue la première entité régulée à obtenir une licence limitée auprès de la VARA, dans le cadre du Pilot Framework mis en place à Dubaï. Cette autorisation lui permet d’offrir directement aux investisseurs institutionnels des produits dérivés de type options, conçus pour des stratégies de couverture ou de gestion de la volatilité. L’offre reste strictement réservée aux contreparties professionnelles qualifiées, excluant les clients particuliers. L’initiative reflète l’ambition de VARA de positionner Dubaï comme un centre de référence en matière de finance numérique régulée.
Bitfinex Securities : pionnier au Salvador
Le 31 janvier 2024, Bitfinex Securities a officiellement lancé ses activités au Salvador, devenant le premier prestataire de services d’actifs numériques enregistré et agréé dans le pays. Ce lancement s’inscrit dans le cadre du dispositif réglementaire instauré par les autorités salvadoriennes pour accompagner leur stratégie centrée sur le bitcoin. L’entité accueille désormais des clients et prépare une offre de produits financiers tokenisés appelée à être déployée prochainement. Cette initiative illustre la volonté d’El Salvador de développer un marché régulé des actifs numériques en Amérique latine.
dYdX : un livre blanc pour cadrer le jeton DYDX avec MiCA
La dYdX Foundation a publié de manière volontaire un livre blanc de plus de 30 pages consacré à la conformité du jeton DYDX avec la réglementation européenne MiCA. Le document détaille les fonctions du token sur la dYdX Chain, développée avec le CosmosSDK et spécialisée dans les contrats perpétuels. Il aborde les aspects liés au staking, à la gouvernance et à la sécurité du réseau, tout en incluant des sections sur les risques, la transparence et la durabilité. Cette démarche vise à clarifier la lecture réglementaire du jeton, à répondre aux attentes des investisseurs institutionnels comme de la communauté et à montrer la volonté de dYdX de s’inscrire dans un environnement régulé.
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Panorama mondial des cadres réglementaires des dérivés crypto
Europe
En Europe, les plateformes évoluent dans un double cadre : MiFID II et MiCA.
MiFID II, en vigueur depuis 2018, s’applique dès lors que les crypto-actifs sont considérés comme des instruments financiers, comme les contrats à terme ou les options. Elle impose transparence, règles de meilleure exécution, protection des investisseurs et reporting des transactions. Des acteurs comme Kraken, Gemini ou Crypto.com se sont appuyés sur cette directive pour proposer des dérivés régulés à l’échelle européenne.
MiCA, applicable depuis décembre 2024, couvre les crypto-actifs qui n’entrent pas dans le champ de MiFID II, comme les utility tokens ou la majorité des stablecoins. Il crée un régime harmonisé pour les prestataires de services (CASPs), avec des licences obligatoires pour la garde, le trading et le conseil. Ensemble, MiFID II et MiCA définissent un cadre complet entre finance traditionnelle et actifs numériques.
États-Unis
Aux États-Unis, les dérivés crypto sont régulés principalement par la CFTC, dans le cadre du Commodity Exchange Act (CEA). Les produits dérivés basés sur des titres financiers relèvent de la SEC, en vertu du Securities Exchange Act. Les obligations de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme sont fixées par le Bank Secrecy Act.
À cela s’ajoutent des réglementations locales, comme le BitLicense de New York. Les autorités fédérales cherchent à clarifier la répartition des rôles entre la SEC et la CFTC, afin de sécuriser l’innovation tout en protégeant les investisseurs et l’intégrité des marchés.
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, les dérivés crypto sont encadrés par le Financial Services and Markets Act (FSMA). Les acteurs doivent obtenir une autorisation de la FCA pour opérer comme plateforme de trading ou comme prestataire de services financiers. Les sociétés de change et de conservation d’actifs numériques doivent également être enregistrées comme VASP au titre des règles anti-blanchiment (MLRs).
Les plateformes proposant des dérivés régulés peuvent être reconnues comme Recognised Investment Exchange (RIE) ou disposer d’une autorisation pour opérer un Multilateral Trading Facility (MTF) ou un Organised Trading Facility (OTF). La loi adoptée en 2023 a étendu le périmètre des activités régulées, avec des règles spécifiques à venir de la FCA sur la transparence et la protection des consommateurs.
Émirats arabes unis
Aux Émirats, la supervision est partagée entre l’Securities and Commodities Authority (SCA) et la Virtual Assets Regulatory Authority (VARA) de Dubaï. Depuis 2024, un accord entre les deux institutions a créé un cadre unifié pour les licences, la supervision et la reconnaissance mutuelle des prestataires.
À Dubaï, VARA exige des licences spécifiques pour les services de trading, de garde et de dérivés. Les dérivés y sont considérés comme des produits à haut risque, nécessitant des obligations renforcées en matière de gouvernance, de divulgation et de gestion des risques.
Dans un échange avec The Big Whale, Laetitia Lehmann (Laser Digital, Nomura) souligne que l’approche de VARA est « digitale-native », pensée dès l’origine pour les actifs numériques. Elle estime que cette flexibilité, contrairement aux régimes hérités de la finance traditionnelle, permet de mieux adapter la régulation aux besoins du marché local, tout en combinant innovation et protection des investisseurs.
Autres juridictions
- Japon : la Financial Services Agency (FSA) encadre les exchanges et les dérivés via le Financial Instruments and Exchange Act (FIEA).
- Canada : les dérivés crypto sont régulés au niveau provincial, sous la coordination des Canadian Securities Administrators (CSA) et du Canadian Investment Regulatory Organization (CIRO). Les plateformes doivent respecter les lois sur les valeurs mobilières.
- Suisse : FINMA supervise les dérivés crypto dans le cadre du Financial Market Infrastructure Act (FMIA).
Études de cas : sanctions et manquements dans les dérivés crypto
À mesure que l’écosystème des actifs numériques s’étend, les régulateurs, et en particulier la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), multiplient les actions de contrôle. L’objectif est clair : rappeler que les règles du Commodity Exchange Act s’appliquent aussi aux acteurs crypto, qu’ils soient centralisés ou décentralisés. Plusieurs affaires récentes illustrent la fermeté des autorités face aux manquements en matière d’enregistrement, de conformité et de gestion des risques.
Uniswap : des tokens à effet de levier jugés illégaux
Le 4 septembre 2024, la CFTC a sanctionné Uniswap Labs pour avoir proposé illégalement des transactions de détail sur actifs numériques à effet de levier. Le protocole permettait de négocier des tokens offrant une exposition doublée à l’ether ou au bitcoin, sans enregistrement auprès du régulateur. Uniswap a écopé d’une amende de 175 000 dollars et d’un ordre de cessation. La coopération de l’équipe a permis de réduire la sanction, mais l’affaire illustre la volonté de la CFTC d’appliquer strictement la loi dans l’univers DeFi.
Binance : des accusations d’évasion réglementaire
Le 27 mars 2023, la CFTC a porté plainte contre Binance, son fondateur Changpeng Zhao et l’ancien responsable conformité Samuel Lim. La plainte accuse la plateforme d’avoir sciemment contourné la législation américaine en permettant à des clients basés aux États-Unis de négocier des dérivés crypto via des VPN et des sociétés écrans, sans enregistrement adéquat.
BitMEX : une amende record pour défaut de conformité
En août 2021, la justice américaine a ordonné à BitMEX de payer 100 millions de dollars pour avoir exploité illégalement une plateforme de dérivés crypto. L’exchange n’avait pas respecté ses obligations d’enregistrement, ni mis en place de procédures KYC/AML. L’accès des clients américains a été bloqué et les fondateurs font toujours face à des procédures judiciaires.
Opyn, ZeroEx et Deridex : DeFi dans le viseur
Le 7 septembre 2023, la CFTC a poursuivi trois protocoles DeFi – Opyn, ZeroEx et Deridex – pour avoir proposé des produits dérivés avec effet de levier à des clients de détail. Opyn et Deridex n’avaient pas non plus rempli leurs obligations d’enregistrement comme swap execution facility ou futures commission merchant. Les sanctions financières ont atteint respectivement 250 000, 200 000 et 100 000 dollars.
Falcon Labs : sanction contre un intermédiaire
Le 13 mai 2024, Falcon Labs a été sanctionné pour avoir servi d’intermédiaire non enregistré, en donnant à des clients américains accès à des plateformes de dérivés crypto. La société a coopéré avec le régulateur, renforcé ses contrôles de localisation et cessé ses activités non conformes. Il s’agit de la première action de la CFTC contre ce type d’intermédiaire.
Bitfinex : transactions illégales hors bourse
Bitfinex a écopé d’une amende de 1,5 million de dollars pour avoir mené des transactions de détail sur matières premières en dehors des marchés autorisés et pour avoir opéré comme futures commission merchant sans enregistrement.
Conclusion
La régulation des produits dérivés crypto dépasse la simple rédaction de textes juridiques. Elle pose une question plus large : comment les sociétés souhaitent-elles organiser la finance de demain ? L’innovation naît de la liberté, mais les marchés ont besoin de règles pour garantir équité et confiance. Faut-il adapter la loi à la technologie, ou contraindre la technologie à s’aligner sur le droit ? La réponse se situe sans doute dans un équilibre évolutif, où la flexibilité coexiste avec la responsabilité.
Les dérivés crypto incarnent cette tension entre risque et opportunité, entre accès élargi et protection prudente. Les régulateurs doivent protéger sans étouffer ; les innovateurs doivent bousculer sans déstabiliser. Les principes directeurs semblent clairs : transparence, intégrité et inclusion. C’est autour d’eux que pourra se dessiner un cadre durable.
À l’échelle mondiale, les juridictions convergent vers un socle commun : licences obligatoires, conformité AML/KYC, intégrité des marchés et protection des investisseurs. Cette cohérence émergente favorise la croissance transfrontalière et renforce la confiance. Mais elle révèle aussi une ligne de fracture : les plateformes centralisées, avec leur structure légale et leurs procédures de vérification, trouvent plus facilement leur place dans ce cadre. Les protocoles décentralisés, eux, doivent composer avec des zones d’ombre réglementaires et une surveillance renforcée.
Reste une question centrale : la régulation saura-t-elle rester assez souple pour intégrer la décentralisation, tout en maintenant la stabilité du système ? Si cet équilibre est trouvé, les dérivés crypto pourraient non seulement s’intégrer à la finance traditionnelle, mais aussi contribuer à la redéfinir, en construisant un écosystème mondial plus cohérent, résilient et transparent.>> HyperEVM : un réseau en construction adossé à un géant du trading on-chain
Avant d’investir dans un produit, l’investisseur doit comprendre entièrement les risques et consulter ses propres conseillers juridiques, fiscaux, financiers et comptables.


